Tunnel sous la Manche : Innondation évitée .. ou à retardement ?
C'était le plan de la dernière chance. Eurotunnel
pourrait bien sortit du gouffre après 17 ans de difficultés financières
qui l'ont conduit à la limite du dépôt de bilan. Les créanciers ont
approuvé hier le plan de sauvegarde ficelé par la direction. Il prévoit
de réduire de 9 à 4,2 milliards d'euros la dette du groupe, grâce à un
emprunt sur 40 ans.
Pourtant, rien n'était gagné d'avance. Jacques
Gounon, le PDG d'Eurotunnel, s'était assuré le soutien de
l'assureur-crédit américain MBIA et de la banque européenne
d'investissement. Mais le fonds d'investissements américain Oaktree,
qui détient 7% de la dette, se prononçait contre depuis des semaines.
C'est donc à une courte majorité que le plan a été adopté : 28 des 53
créanciers représentant 72% de la dette se sont prononcés pour. Il en
fallait 27, détenteurs des deux tiers des créances.
On a évité de peu la noyade...
D'un point de vue purement pratique, Eurotunnel avait annoncé récemment une réduction de vingt minutes de la durée des trajets Paris - Londres et Lille - Londre grâce à une meilleure gestion, de quoi améliorer la compétitivité vis à vis des autres moyens de transports, et surtout dans le face à face qui oppose Eurotunnel à l'avion. Cela suffira t-il à renflouer Eurotunnel ?
Verdict en décembre puisque le
tribunal de commerce de Paris, qui avait placé Eurotunnel début août
sous le coup d'une procédure de sauvegarde pour lui permettre de
renégocier sa dette, prévoit de se réunir pour tirer les conséquences
des votes des créanciers et des actionnaires. La bouée de sauvetage est lancée, reste à savoir si Eurotunnel aura les moyens de l'aggriper...